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La révolution de l'imprimerie

L'imprimerie est devenue si courante, si "normale", qu'on en oublie parfois le véritable progrès et les conséquences considérables de cette invention.

Quand l'être humain inventa l'écriture (attribuée aux Mésopotamiens au IVème millénaire avant Jésus-Christ), il se posa très vite un double problème : sur quoi et avec quoi écrire pour être le plus efficace ? Les stèles et les tablettes d'argiles, si intéressantes soient-elles pour les archéologues en raison de leur relative résistance au temps, ne sont ni pratiques pour l'écriture proprement dite (trop longue et trop pénible), ni pour la lecture (trop lourdes donc difficilement maniables et transportables).

C'est en premier lieu le support qui va évoluer. Vers le troisième millénaire, le papier de papyrus, fait à partir de la plante du même nom, va apparaître en Egypte, où il sera largement utilisé. Il sera vite supplanté par le parchemin, inventé à Pergame (siège d'une célèbre bibliothèque) au IIème siècle avant J.-C. Ce dernier sera abondamment utilisé pendant l'Antiquité et le Moyen-Age...

... du moins dans nos contrées. Car les Chinois, toujours en avance, utilisent depuis le début de notre ère (!) du "papier de chiffons" fait à base de déchets de soie, de coton et de chanvre. Ce papier sera importé en Europe méridionale par les Arabes au XIIème siècle, et mettra encore deux siècles pour arriver chez nous. Ce papier de chiffons aux matières premières de faibles coûts, ruinera l'industrie du parchemin, et sera un premier pas vers la démocratisation du savoir.

Mais il reste un problème : l'écriture, ou plutôt la reproduction d'un même texte. En effet, le recours aux moines copistes, seule solution possible à l'époque, coûte très cher et est très lente. Du coup, les ouvrages ne sont tirés qu'à un très petit nombre d'exemplaires (et, accessoirement, l'Eglise a un contrôle quasi absolu sur les écrits). L'utilisation de planchettes de bois, sur lesquelles était gravé le texte à recopier, est attestée pour la première fois en Chine au VIème siècle et en Europe vers 1400 (ces deux découvertes sont indépendantes). Ces impressions xylographiques ne sont toutefois pas encore la solution tant recherchée : trop longues à fabriquer et s'usant très vite, elles ont en outre le défaut de ne servir qu'à un seul texte.

Au XIème siècle naît en Chine (encore !) l'emploi de caractères de bois mobiles. Cette invention est attribuée en Europe - où elle apparaît dans la première moitié du XVème siècle - à Laurent Coster, de Haarlem (Pays-Bas). Jean Gutenberg, cet Allemand de Mayence dont le nom est associé à l'invention de l'imprimerie, n'a en réalité fait que perfectionner en 1454 la machine de Coster en remplaçant le bois (qui s'use toujours trop vite) par un alliage de plomb et d'antimoine.

C'est toutefois à partir de ce moment que l'on peut dire que l'imprimrie naquit véritablement, puisque l'apport de Gutenberg permit un emploi intensif, donc rentable et intéressant, de la machine.

L'imprimerie fut un véritable bouleversement intellectuel : elle permit de reproduire un ouvrage de nombreuses fois et à bas prix. Ceci a deux conséquences : le peuple (cependant pas tout le monde, car encore fallait-il savoir lire) a un plus large accès à la connaissance, et l'Histoire ne perdra quasi plus aucun livre (alors que certains auteurs grecs et latins ne sont connus que parce qu'ils sont cités, leurs ouvrages ayant disparu).

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Commentaires

1. Le samedi 5 février 2005 à 09:55, par Paxatagore :: email :: site

A ce sujet, on ne peut que conseiller la visite du Musée Plantin Moretus, à Anvers :

museum.antwerpen.be/plant...

(site malheureusement en Flamand et en Anglais exclusivement).

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Pages annexes :

Pour bientôt...
Toute création est, à l'origine, la lutte d'une forme en puissance contre une forme inusitée1

Combien d'idées n'ont-elles pas été perdues faute de les avoir écrites ? C'est dans cet état d'esprit que j'ai ouvert ce blog.

Vous trouverez quatre types de billets sur ce blog :

  • des cours formés par synthèse de différents documents (livres, revues, articles de Wikipédia, ...);
  • des résumés et/ou critiques de livres;
  • des écrits "inédits" (réflexions personnelles)
  • des billets tout à fait inintéressants sur ma vie.

Sur ce, bonne lecture.

1 : André Malraux, in "Les Voix du silence"


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